Visit of the ECOWAS President to ECREEE secretariat
Le Président de la Commission de la CEDEAO, Son Excellence M. Kadré Désiré Ouédraogo, a visité le 21 mars 2013, le Centre pour les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC) qui se trouve à Praia, au Cap Vert, afin de rencontrer la direction et le personnel du Centre.
Le directeur exécutif du CEREEC M. Mahama Kappiah, qui a introduit le Centre au Président, a déclaré qu'environ 52% de la population de l'Afrique de l'Ouest, qui est estimée à près de 300 millions d'habitants n'ont pas accès à l’électricité, en dépit de l'important potentiel en matière de bioénergie, d'énergie hydraulique, solaire et éolienne existant dans la région.
Cette situation dramatique ", - a t-il dit, oblige les pauvres à dépenser une plus grande part de leur revenu pour des services énergétiques de mauvaise qualité tandis que les populations, en majorité dans les zones rurales, doivent recourir à la biomasse traditionnelle pour satisfaire leurs besoins énergétiques.
M. Kappiah a informé le Président, qui se trouvait en visite au Centre, en marge de la réunion des ministres des finances et du commerce de l’Afrique de l’Ouest, que la région dispose d'un potentiel hydroélectrique estimé a 23.000 MW, dont seulement 16% sont actuellement exploités, tandis que les pertes dans les systèmes de distribution d'électricité se situent en moyenne entre 15% et 40%.
Le directeur du CEREEC a constaté que le Centre travaille depuis son établissement avec les parties prenantes dans le but d'améliorer l'accès aux services énergétiques dans la région, qui est actuellement en-deca de 50%, et contribue à relever les deux défis d’une exploitation des énergies renouvelables et d’une amélioration de l'efficacité énergétique.
M. Kappiah a également souligné l'importance des politiques sectorielles en matière d’énergies renouvelables et d'efficacité énergétique, adoptées lors de la onzième réunion des ministres de l'énergie de la CEDEAO qui s'est tenue à Accra, au Ghana en octobre 2012, Toutes les deux politiques visent à orienter les efforts de la région dans la mise en œuvre de technologies d’énergie durable. Il est attendu de ces politiques qu’elles inspirent le secteur énergétique de la région et contribue à son amélioration significative d'ici 2020 et à plus encore à l'horizon 2030.
La Politique de la CEDEAO sur les énergies renouvelables (EREP) devrait faire passer la part des énergies renouvelables, hors grande hydroélectricité, dans le bilan d'électricité de la région du taux actuel de 0% à 10% en 2020 et à 19% en 2030. Dans le cadre de cette perspective, la part de la population en zone rurale desservie par des mini-réseaux et systèmes autonomes alimentés par les sources renouvelables qui se situe actuellement a un niveau inférieur à 1 pour cent, devrait augmenter pour passer à 22% à l'horizon 2020 et à 25% à l'horizon 2030.
D'autre part, la politique de la CEDEAO sur l'efficacité énergétique (EEEP) vise à mettre en œuvre des mesures qui vont libérer 2000 MW de la capacité de production d'électricité dans le long terme, plus du double du taux d'amélioration annuelle de l'efficacité énergétique, de manière à atteindre des niveaux comparables à ceux des leaders mondiaux. Cette amélioration devrait, ainsi, résulter en une diminution annuelle de 4% du quantum d'électricité nécessaire à la production d’une quantité déterminée de biens.
M. Kappiah a expliqué que pour atteindre ces objectifs, cinq initiatives prioritaires régionales dans le domaine de l'efficacité énergétique ont été entreprises pour: supprimer les ampoules à incandescence inefficaces d'ici 2020, réduire les pertes moyennes dans le domaine de la distribution d'électricité à partir du niveau actuel de 15 à 40% à un niveau comparable au standard mondial de 7% d'ici à 2020 ; atteindre l'accès universel à la cuisson sure, propre, à prix abordable, efficace et durable pour toute la population de la CEDEAO d'ici 2030 ; établir et adopter des normes et des étiquettes initiaux pour les équipements majeurs associés à l'énergie d'ici la fin de l'année 2014 à l'échelle régionale ; et de créer des instruments pour le financement de l'énergie durable, notamment la finance carbone d'ici la fin de l'année 2013.
Dans sa réponse, le Président Ouédraogo a salué le Centre pour ses réalisations depuis son inauguration officielle en juillet 2010 et l'a encouragé à devenir un centre d'excellence pour la région tout en collaborant avec le gouvernement hôte, qui utilise en grande partie les sources d’energie renouvelables afin de satisfaire ses besoins énergétiques. Il a également félicité le Centre pour son leadership visible dans la promotion de solutions énergétiques durables dans la région ainsi que pour sa récente nomination par les Ministres en charge de l'énergie de la CEDEAO en tant que "agence d'exécution" de l’Initiative en faveur de l'énergie durable pour tous (SE4All) en Afrique de l'Ouest.
Le directeur du CEREEC a ensuite invité son hôte à visiter la première et la plus grande Centrale Solaire Photovoltaïque du Cap-Vert, et de Afrique en général, occupant 13 hectares de terrain avec une capacité de 4.4 MW et produisant 20 MWh d'électricité par jour. Il a également visité le plus grand parc éolien de l’Afrique de l'Ouest situé sur l'île de Santiago, au Cap-Vert, disposant d’une capacité installée d'environ 9,4 MW. Ce parc éolien fait partie d'un projet d’une capacité de 25,5 MW répartis dans Santiago et trois (3) autres îles du pays - Sal, São Vicente et Boa vista- et développé dans le cadre d'un partenariat public - privé (PPP).
Le Président a été informé que, avec ces projets, le Cap-Vert a déjà pu atteindre son objectif d’avoir 25% de taux de pénétration de sources d'énergies renouvelables dans son bilan électrique et est en passe d'atteindre un taux de 50% d'ici 2020, conformément à la volonté du gouvernement de réduire la dépendance du pays aux importations de combustibles fossiles par l'augmentation de la production énergétique à partir de sources d'énergie renouvelables.